Imprimez en 3D grâce aux bactéries

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Les chercheurs de l’institut Technologique Zurich (ETH) ont mis au point une encre imprimable en 3D composée de bactéries.  Cet encre dénommée « Flink » (Functionnal Living Ink) révolutionne une fois de plus l’utilisation de l’impression 3D dans les domaines de la médecine et de l’environnement.

Le but de cette nouvelle encre est de pouvoir utiliser des bactéries facilement, de la façon dont on le souhaite. Ainsi, par exemple, les tests faits par les chercheurs d’ETH permettent de créer de la cellulose, qui essentiellement utilisée pour les pansements et bandages et aident à une meilleure cicatrisation.  L’utilisation de ce produit sera notamment particulièrement efficace pour soigner les personnes victimes de brûlures.

Mais ce n’est pas tout, selon les bactéries incorporées dans l’encre, on peut également utiliser le produit de l’impression pour aider à empêcher les rejets de greffons. Ainsi, la matière laisserait passer les nutriments mais contrerait les actions du système immunitaire contre l’organe greffé.

Alors, comment ça marche ?

En réalité la difficulté majeure rencontrée par les chercheurs était de trouver le bon hydrogel permettant à la fois d’emprisonner les bactéries, de les nourir et de leur permettre de se déplacer. Ainsi, elles pourraient donc produire leurs effets dans le gel mais ne pourraient pas sortir.

Plus le gel est compact, plus il est difficile pour les bactéries d’en sortir. Toutefois, s’il l’est trop, elles seront tellement emprisonnées qu’elles ne pourront pas produire de cellulose. D’un autre côté, s’il ne l’est pas assez, elles pourront sortir et se répandre sur les surfaces en contact avec le gel. Il est donc crucial de trouver la bonne consistance.

De plus, une autre contrainte s’est ajoutée. En effet, pour que l’encre soit imprimée, le gel devait être assez souple et fin pour passer par la buse. Le chercheur Schaffner qui a dirigé l’expérience, a illustré la problématique de cette façon : « l’hydrogel doit être aussi visqueux que du dentifrice mais avec la consistence d’une crème pour les mains Nivéa ». Assez compliqué donc, mais pas infaisable puisque l’expérience a fini par aboutir.

A ce jour, il existe quatre « combinaisons ». C’est-à-dire que  quatre encres différentes, utilisant diverses variétés de bactéries ont été mises au point. Aucune inquiétude, cette encre n’est pas du tout nocive. En effet, les bactéries qu’elle contient ne sont absolument pas néfastes pour notre santé. Tout le monde pourra donc bénéficier de cet hydrogel révolutionnaire.

Si les possibilités médicales sont encore à l’étude, les chercheurs prévoient toutefois de pouvoir bientôt réaliser des objets comprenant plusieurs bactéries à la fois. Un même objet aura donc plusieurs utilisations. Cependant, les problèmes de densité du gel ne sont pas totalement réglées. Il arrive encore que des bactéries arrivent à s’échapper. En dépit de ces améliorations, la création de « Flink » est déjà une immense avancée dans la technologie de l’impression 3D.

Par ailleurs, cette encre a révélé un grand potentiel en matière d’environnement. En effet, selon les bactéries injectées, il est possible d’assainir les éléments de notre environnement. Une expérience a par exemple été menée, suite à laquelle on a pu supprimer certaines toxines présentes dans l’eau.

« Flink » apporte donc beaucoup d’espoir en matière médicale et environnementale. Mais cela n’est pas si surprenant quand on regarde les précédents succès de l’équipe d’ETH, qui avait notamment développé une encre composée de céramique, permettant d’imprimer des structures similaires aux os.


Si vous souhaitez en apprendre plus sur l’impression 3D, n’hésitez pas à consulter les autres articles de notre blog freelabster.com/fr/blog !

Illustrations : www.ethz.ch

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